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Considérer que les vidéos et les informations dynamiques favorisent l’apprentissage de manière systématique est un mythe !
Franck Amadieu et André Tricot (2020)1 dressent un bilan des travaux scientifiques autour de la question des apprentissages numériques.
Pourquoi choisir d’utiliser des animations ou des vidéos ?
Elles peuvent aider des apprenants à :
- mieux se représenter un processus dynamique, difficile à comprendre à partir d’un texte ou d’images statiques ;
- acquérir des savoir-faire.
Les auteurs soulignent qu’il est exigeant pour des apprenants de :
- sélectionner les informations importantes ;
- comprendre les étapes d’un processus ;
- se souvenir d’informations qui ont été affichées seulement quelques secondes.
Alors, quels sont les ingrédients à respecter pour que des vidéos favorisent l’apprentissage ?
1. Animer l’essentiel et non les détails.
Le but est d’orienter l’attention des apprenants vers les informations pertinentes.
2. Limiter le nombre d’informations à garder en mémoire.
Il peut être utile de maintenir à l’écran certaines informations pertinentes pour que l’animation soit plus efficace.
3. Segmenter les animations.
Lorsque l’on scinde une animation en parties interprétables, on structure davantage le processus étudié.
4. Représenter le réel… de manière simple !
En effet, la proximité avec les objets réels semble soutenir l’apprentissage. Toutefois, le réel n’a pas a être présenté dans toute sa complexité car il y aurait alors trop d’informations à traiter.
Chez KUSUDAMA, ces ingrédients guident nos choix pour concevoir et produire des vidéos qui favorisent l’apprentissage !
Petit clin d’œil au choix du nom de notre studio, nous avons apprécié que les auteurs présentent une étude sur l’apprentissage des origamis avec des vidéos ou des images séquentielles !
Les chercheurs australiens qui ont mené cette étude (Wong et al., 2012)2 ont demandé à des enfants de 10–11 ans de reproduire un maximum de fois un certain pliage en quatre minutes. Pour cela, on leur montrait soit une version animée (la vidéo des gestes de réalisation de l’origami), soit une version statique (une succession de captures d’écran). De plus, on leur montrait soit la version longue : une vidéo de 250 secondes ou l’ensemble des captures d’écran correspondantes, soit des sections courtes de ces contenus (dans l’ordre).
Qu’ont-ils observé ? Les pliages sont plus complets avec la vidéo qu’avec les images séquentielles, à condition que la vidéo soit découpée en sections courtes. Sinon : pas de différence entre la version animée ou les images séquentielles !
Références citées :
1 Amadieu, F. & Tricot, A. (2020, 2e édition). Apprendre avec le numérique. Retz.
2 Wong, A., Leahy, W., Marcus, N., & Sweller, J. (2012). Cognitive load theory, the transient information effect and e‑learning. Learning and Instruction, 22, 449–457.