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Pourquoi parler du podcast ?
Chez KUSUDAMA, on s’est questionné sur l’efficacité du format podcast pour transmettre des messages forts, pour contribuer à l’apprentissage tout au long de la vie.
Je ne suis pas une grande consommatrice de podcasts, mais quand j’apprécie une série, je l’apprécie vraiment. Dernièrement, j’ai découvert les podcasts pédagogiques conçus et réalisés par Tootak et j’ai été bluffée par l’efficacité du traitement. Certains scénarios reprennent de manière hyper intéressante des codes du cinéma et des séries (vidéo).
Cela m’a fait penser au style de podcasts produits par Bababam, notamment Silencio, mais appliqué au contexte de la formation. Pour certains sujets de formation, ce style de scénario et de réalisation fonctionne, à mon avis, à merveille.
En septembre 2021, un article, publié sur le blog de l’IFCAM, écrit par deux concepteurs pédagogiques (Camille Besson et Pierre Travaglini) et un ingénieur pédagogique (Axel Azoulay) abordait la question : Le podcast en formation : effet de mode ou réel intérêt pédagogique ? Mais certains articles cités utilisent le mot podcast pour désigner des contenus vidéo et non audio (des cours magistraux filmés puis retransmis, par exemple), et les contenus sont souvent proposés dans un contexte d’éducation formelle et pas dans un contexte de formation « tout au long de la vie ».
En parallèle, j’ai lu avec grand intérêt un article[1] co-écrit par Mireille Bétrancourt, chercheure en sciences cognitive à l’Université de Genève, et une de ses étudiantes : Manon Paladino-Christin. Observant l’explosion de l’offre de podcasts audio professionnels, les auteures ont effectué une enquête par questionnaire.
Que révèle cette enquête sur les podcasts audio professionnels ?
Mireille Bétrancourt et Manon Paladino-Christin ont interrogé des professionnels des technologies de l’information et de la communication qui écoutent des podcasts sur leur activité professionnelle. 53 ont répondu (51 hommes et 2 femmes, résidant pour la plupart en Amérique du Nord).
Que nous apprennent leurs réponses ?
En moyenne, ils écoutent beaucoup de podcasts (5h par semaine !), presque toujours à l’occasion des trajets entre leur domicile et leur lieu de travail.
Ils révèlent aussi des préférences marquées au niveau du design. Un enregistrement audio bien scénarisé, de haute qualité (sans bruits parasites) est plébiscité.
Les répondants apprécient les blagues des podcasteurs. Cela traduit la passion des podcasteurs pour leur métier (et fait écho à la passion des répondants pour le leur). Les « private jokes » sont notamment appréciées car elles prennent appui sur des références spécifiques connues par un cercle d’initiés.
De même, les répondants apprécient que les podcasteurs évoquent leurs expériences de terrain. Ce partage d’expérience est perçu comme formateur et révélateur de l’engagement du podcasteur envers ses auditeurs.
D’ailleurs, la communauté créée par le podcasteur semble être un atout majeur dans l’engouement pour les contenus qu’il propose.
En revanche, la question l’ajout d’effets sonores suscite moins l’unanimité. Ils sont appréciés par la majorité s’ils sont brefs et employés à bon escient (en introduction, pour marquer une transition ou… pour masquer un gros mot).
Les auteures soulignent en conclusion l’intérêt sous-estimé des podcasts audio pour contribuer à l’apprentissage « tout au long de la vie ». Parmi les études ultérieures qui seraient à envisager, elles imaginent une étude qualitative basée sur des entretiens et l’observation des usages afin d’analyser la contribution réelle des podcasts à l’autodéveloppement des auditeurs.
Pourquoi partager ici les points saillants de l’article de Mireille Bétrancourt et Manon Paladino-Christin ?
Parce qu’il a contribué à notre réflexion pour la conception d’un podcast KUSUDAMA dont nous vous donnerons des nouvelles bientôt 😉
[1] Paladino-Christin, M. & Bétrancourt, M. (2016). Usages et préférences de design concernant les podcasts audio professionnels : enquête auprès des professionnels des TIC. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire / International Journal of Technologies in Higher Education, 13(2–3), 46–59.
