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Temps de lecture : 7 minutes

“Les minds maps : efficaces pour comprendre et mémoriser !” 

C’est la réponse que je donne lorsqu’on me demande quel outil je recommande pour mieux apprendre.

Qu’est-ce qui peut expliquer l’efficacité des mind maps (appelées aussi cartes mentales ou cartes heuristiques) ?

Chez Kusudama, la réalisation de mind maps fait partie de notre quotidien (merci à l’EFH pour la formation !). Nous nous en servons pour :
  • collecter puis organiser des idées ;
  • faire le point sur un projet puis le gérer ;
  • organiser nos tâches et les prioriser ;
  • nous préparer avant un entretien ;
  • animer une conférence ;
  • apprendre.

Pour mieux comprendre la manière dont on apprend

Brown, Roediger & McDaniel (2016)1 rappellent que la mémorisation implique beaucoup de processus cognitifs pour :

  • encoder les informations
    L’encodage – transcription de l’information – se déroule dans la mémoire de travail.
  • les consolider
    « La consolidation réorganise et stabilise les traces mnésiques (…) et établit des liens avec (…) d’autres connaissances déjà stockées dans la mémoire à long terme. » (p. 127)
  • les récupérer
    « Le processus de récupération actualise les apprentissages et rend apte à les utiliser lorsqu’on en éprouve le besoin. » (Ibid.).

Afin de faciliter à la fois la compréhension et la mémorisation d’informations données, Eustache et Guillery-Girard (2018)2 préconisent des stratégies d’organisation. Le but est de synthétiser et de structurer les informations à mémoriser. En classant et en catégorisant les éléments essentiels, on aboutit à la création de plans, de frises, de schémas, de tableaux, de cartes mentales. Berthier, Borst, Desnos & Guilleray (2018)3 définissent la carte mentale comme « (…) la représentation graphique d’un ensemble d’informations, en vue de faciliter la compréhension globale et la mémorisation » (p. 204).

Pour ceux qui ne connaissent pas encore les mind maps

Quand on réalise une mind map, on commence par réaliser le cœur, au centre de la feuille, dans lequel on indique le sujet, puis on choisit des thèmes que l’on indique grâce à des mots clés sur les branches principales (celles qui partent du cœur). Ensuite, on ramifie en ajoutant des idées de plus en plus précises (des sous-branches), toujours grâce à des mots-clés et/ou en utilisant des pictogrammes.

On peut ainsi couvrir un sujet en faisant une succession de choix :

  • mots-clés les plus pertinents ;
  • endroits précis où l’on dépose ces mots-clés ;
  • liens que l’on indique entre les sous-sujets ;
  • pictogrammes (qui vont contribuer à la clarification des idées, au repérage dans la carte et à la mémorisation des informations).

Pour Berthier, Borst, Desnos & Guilleray, réaliser et utiliser des cartes mentales favorise :

1

L’attention

« (…) pour être attentif et réfléchir, il faut nécessairement se construire une représentation intérieure du raisonnement, des idées ou concepts à utiliser. (…) La carte mentale offre ainsi la possibilité de réaliser au sens strict des items abstraits, et de faciliter leur manipulation intellectuelle. » (Ibid., p. 205).
2

La compréhension

Le fait de mettre en évidence les liens pertinents permet d’appuyer la compréhension. De plus, comme la carte mentale est construite à partir de mots-clés, et non à partir de phrases, la mémoire de travail (très limitée) est soulagée et la charge cognitive est allégée. Les informations peuvent être traitées !
3

La mémorisation

Le nombre de mots à mémoriser est réduit et des indices de rappels personnalisés (ex : pictogrammes, dessins) peuvent aider lors de la récupération des informations. L’encodage sensoriel peut être multiple grâce à la richesse visuelle de la carte (utilisation de l’espace, de couleurs, de pictogrammes) et si on lit la carte mentale à voix haute.

Pour conclure

La forme donnée à la carte mentale permet de se poser des questions très variées pour récupérer les informations. Par exemple : Quelles sont les branches principales ? Où puis-je retrouver telle donnée chiffrée ? À quel(s) endroit(s) de la carte mentale figure le pictogramme associé à tel concept ? etc.

S’entraîner à récupérer les informations en se posant de telles questions est très aidant pour mémoriser la structure de la carte et pour naviguer facilement d’une information à l’autre. Certes, cela demande des efforts mais, comme l’ont démontré les chercheurs en sciences cognitives, on ne peut apprendre durablement sans effort. De plus, si la carte mentale sert aussi de support pour une prise de parole en public, on se sent beaucoup plus à l’aise, pour s’exprimer et répondre aux questions de l’auditoire, lorsqu’on s’est préparé de cette façon.

Alors, à la question “Quel outil recommandez-vous pour mieux apprendre ?”, je continuerai à répondre “Les minds maps !”.
En plus, le mind mapping se revèle précieux dans bien d’autres circonstances encore : pour organiser son temps, pour prendre la parole, pour gérer un projet etc. Guettez nos prochains articles sur le sujet 😉

Ouvrages cités :

1 Brown P. C., Roediger H. L., McDaniel M. A. (2016). Mets-toi ça dans la tête. Markus Haller.

2 Eustache F. & Guillery-Girard B. (2016). La Neuroéducation. Odile Jacob.

3 Berthier J.-L., Borst G., Desnos M., Guilleray F. (2018). Les neurosciences cognitives dans la classe. ESF sciences humaines.

Ressources supplémentaires pour en savoir plus sur les mind maps :

Buzan T., Griffiths C. (2019). Mind maps : améliorer son efficacité au travail. Eyrolles.

Deladrière J.-L., Le Bihan F., Mongin P., Rebaud D. (2019, 4e édition). Organisez vos idées avec le Mind mapping. Dunod.

Johanna Boulanger-Laforge

Co-fondatrice de KUSUDAMA & docteure en sciences de l'éducation, Johanna est passionnée par la pédagogie et les apports des sciences cognitives.